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Assumer ses Actes

Il y a quelques mois, j’ai vécu une aventure malheureuse qui m’a fait réfléchir sur notre implication dans nos actions et notre impact collectif dans ce domaine. Par extension, si nous ne nous impliquons pas dans tous les domaines de notre vie, professionnel et personnel, si nous vivons dans la peur constante de l’échec, quel impact cela a-t-il sur notre bonheur et sur celui de notre entourage ? Que reste-t-il vraiment de nous dans nos vies ?

Alors que j’étais en voyage à Paris avec ma famille, ma belle-mère, une charmante dame de 80 ans, a chuté à l’Opéra Garnier et s’est cassée la hanche. Après une opération et quelques jours d’hospitalisation, son assurance avait organisé un rapatriement à son domicile. Une ambulance devait l’amener de l’hôpital à l’aéroport où elle devait prendre un avion puis une nouvelle ambulance devait la récupérer à l’aéroport d’arrivée pour terminer les 150 km qui la séparait de son domicile. Tout s’est correctement passé jusqu’à l’aéroport d’arrivée où elle a été déposée sur banc par le personnel au sol et où l’ambulance prévue n’est jamais arrivée.

Pendant près de 5 heures, ma belle-mère a attendu sur un banc sans pouvoir se lever et donc sans pouvoir boire ni aller aux toilettes. De mon côté, pendant ces 5 heures, j’ai eu 6 personnes différentes au téléphone travaillant pour la compagnie d’assurance pour essayer de trouver une solution. A de rares exceptions près, ces 6 personnes m’ont toutes dit que ce n’était pas de leur faute, qu’elles n’étaient pas responsables de la situation et que la compagnie d’assurance avait fait son maximum pour gérer la situation. Personne n’a proposé de solutions ou ne s’est ému qu’une vieille dame de 80 ans soit abandonnée toute seule sur un banc d’aéroport…

Pourquoi je vous raconte cette anecdote ?… Certainement pas pour blâmer ces personnes qui font ce qu’elles peuvent avec leur façon de fonctionner mais pour attirer votre attention sur le fait qu’au lieu de travailler à trouver une solution – mon mari a fini par emprunter le fauteuil roulant de mon beau-père et a parcouru les 150 km qui le séparait de sa mère pour la ramener à bon port- , chaque personne m’a expliqué qu’elle n’était pas responsable, que c’était la faute de quelqu’un d’autre, la compagnie d’ambulances en l’occurrence… La peur d’être accusé d’un manquement était plus forte que la compassion et l’envie d’aider une personne qui en avait besoin. Dans ce cas de figure, la peur induisait une paralysie totale de l’esprit de solidarité et de toute capacité de réflexion pour proposer une solution. Que m’importait à qui incombait la faute, je pensais à ma pauvre belle-mère incapable de se déplacer sur son banc à attendre qu’on vienne la chercher, et, de fait, si la personne que j’avais au bout du fil avait juste oublié sa peur d’être prise en faute pour s’impliquer et trouver une solution, si au lieu d’avoir peur d’être réprimandée pour une faute qu’elle n’avait effectivement pas commise, elle avait aidé ma belle-mère avec compassion, au lieu d’essuyer ma colère au bout de 2 heures d’inertie, elle aurait bénéficié de ma reconnaissance incommensurable pour son efficacité et sa bienveillance.

Une nouvelle fois, cette peur sans véritable danger qui est une émotion réflexe chez beaucoup d’entre nous amène finalement la personne vers ce qu’elle craignait, à savoir se faire réprimander comme si elle était fautive alors que si, celle-ci, avait laissé sa peur de côté et juste cherché des solutions au problème en cours, elle serait sortie de cette situation avec fierté et de grands remerciements de ma part. De mon côté, si, au lieu de succomber à l’agacement, à la colère et à l’inquiétude pour ma belle-mère, j’avais encouragé calmement une des personnes à qui je parlais à oublier sa culpabilité et à trouver rapidement une solution, j’en serai sortie grandie en tant qu’être humain, ce qui ne fut pas le cas. Je ferai mieux la prochaine fois, je l’espère.

Qu’importe si nous sommes responsables d’une situation ou relation qui a mal tourné ou si les événements que nous avions anticipés ne se déroulent pas comme prévus, c’est le principe même de la vie ; si nous mettons nos peurs et notre culpabilité de côté, il nous est toujours possible de rattraper les choses, de les corriger en changeant notre comportement ou notre vision du monde. Nous vivons au sein d’un univers en mouvement constant où nous nous expérimentons nous-mêmes à chaque seconde dans une situation différente, il est donc normal de tester des choses qui ne fonctionnent pas, d’avoir une réponse malheureuse à certains événements et ceci ne doit pas amener de culpabilité ou de peur, juste des changements de choix ou de comportements si nous ne les trouvons pas adaptés.

Chaque décision que nous prenons et qui n’amène pas le résultat escompté n’est pas un échec ou une mauvaise décision, il s’agit simplement d’une situation qui a besoin d’un ajustement. Parfois, il faut plusieurs essais pour monter un meuble en kit parce qu’on a monté certaines pièces à l’envers… il en va de même dans la vie : il faut parfois plusieurs essais qui ne fonctionnent pas avant de trouver la bonne série d’actions qui nous permettront d’atteindre notre but. Thomas Edison s’y est repris à plus de 1 000 fois avant de réussir à inventer l’ampoule, il a donc échoué 999 fois avant d’atteindre son objectif…

C’est en étant complètement impliqué dans chaque action de nos vies et en les assumant totalement, celles dont les résultats sont heureux et celles dont le succès est moins probants, voire désastreux, que nous pouvons nous réaliser pleinement sans peur et atteindre nos objectifs avec joie et bonheur.

Pour ceux qui préfèrent lire à tête reposée ou qui ont du mal à lire sur fond noir, n’hésitez pas à télécharger le PDF de cet article en cliquant sur le bouton ci-dessous.

 

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